Eric Bordas

Psychologue clinicien et psychanalyste de métier, il nous partage son parcours hors norme, des bancs de l’École Normale aux grands crus classés.  
Des verres alignés, un carnet de notes, un crachoir… et c’est parti pour une dégustation de vin à l’aveugle ! Éric Bordas, champion du monde en 2020, confie pouvoir déguster jusqu’à 150 vins par jour, quand il participe à un salon. Soit, des dizaines de milliers de vins goûtés, tout au long de sa carrière ! Son titre de champion du monde, il l’a gagné haut la main avec l’équipe de France, face à l’équipe chinoise.  

« Nous avons reconnu une majorité de vins, mais surtout, nous avons identifié trois domaines ! Au final, nous avons marqué 168 points. Un record ! ».   

Un sport de haut niveau  

Ce sportif accompli (volley ball en Nationale 3, champion d’Aquitaine de voile) aime comparer l’art de la dégustation à un sport de haut niveau. Il faut s’entraîner comme un athlète, faire preuve de rigueur et de discipline, tout en aimant le goût du challenge.  Quand on l’interroge sur cette curieuse vocation, il évoque sans tabou son parcours singulier. Issu d’une famille modeste, rien ne prédestinait cet ancien instituteur à déguster les plus grands crus classés.   C’est lors de la reprise de ses études pour devenir psychologue clinicien qu’il fait ses premiers pas dans le monde du vin.  

 « Avec des amis, nous avons créé, en 1987, un club amateur, « le Cercle des Amis du Vin », qui existe encore aujourd’hui. Mais les choses sérieuses ont vraiment commencé en 2008. J’ai eu la chance de rencontrer un ami pessacais, qui m’a initié à la dégustation » raconte-t-il.   

Esprit de compétition oblige, Eric Bordas se pique au jeu et intègre le club très fermé de la Tour Blanche, à Sauternes, pour préparer les concours. Puis, il rallie le club « Tire-Bouchon » à Langon, également très renommé.

 

  « Le but d’une dégustation est d’identifier le cépage, la région/pays, l’appellation, le millésime, la propriété, puis la cuvée. On va prêter attention à la couleur et au nez pour cerner finement les arômes. Puis évaluer la texture, la sucrosité, l’acidité et les tanins » explique-t-il.

L’arôme facilement identifiable ? Sûrement les fruits rouges. Le plus complexe ? La subtilité des agrumes. 

Grand amateur de Bordeaux, mais aussi de champagne, Éric Bordas prépare son palais à un nouveau challenge. Après le titre de champion du monde, il compte bien remporter celui de champion de France.   

 

« Je cours toujours après ! C’est de loin le concours le plus difficile. Décrocher ce titre serait une vraie consécration » conclut-il.