Conteuse
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Elle a toujours aimé les histoires. Stéphanie Laffite pense que cela vient de l’enfance. Fille d’ostréiculteurs, elle a grandi sur le bassin d’Arcachon, au milieu des gens de mer et leur faconde. Depuis, elle a développé son propre art du récit oral et en a fait son métier : conteuse professionnelle.
Commencer l’histoire
Adolescente, elle aimait la poésie et le théâtre. Dans les années 70, elle découvre les conteurs contemporains, comme Henri Gougaud, inscrit dans un grand mouvement de renouveau du conte. Elle explique : "Je me suis ancrée là-dedans, fascinée par cette tradition orale, les histoires qui traversent les siècles, les continents…..
Installée à Pessac depuis 1989, elle crée sur le terrain dont elle hérite, une structure pour la petite enfance, un jardin parental appelé Graines d’école. Aujourd’hui, elle a 62 ans, elle n’y travaille plus. C’est là qu’elle a commencé à raconter des histoires.
Et elle en a raconté tant et tant : "J’inventais, à partir d’objets de la vie courante, de la nature, des enfants. Cela m’a lié à cette pratique, au quotidien".
Promener sa voix
Au fil des années, elle a apporté son art de la parole dans différents lieux et l’a décliné auprès de tous les publics. Depuis 18 ans, elle est conteuse toute entière : de la tête aux pieds. Car de plus en plus, elle propose des balades contées, inventées "sur mesure", selon les paysages. Comme elle aime les forêts, - avec ses grands-parents, elle a arpenté les Landes girondines -, ses récits deviennent naturalistes, tissant des liens entre la botanique et l’imaginaire. Elle invente des contes sur les arbres, le châtaignier, le chêne, le pin, ou les fougères… Tout l’univers forestier est propice : . Le temps d’une promenade, le conte met en valeur le patrimoine naturel". À plusieurs reprises, les Pessacais ont pu l’écouter au Bourgailh : "Il y a là-bas de très beaux chênes, très vieux, qui créent une belle ambiance d’ombre et de lumière". Ou à Camponnac : "Dans le parc de la médiathèque, des arbres superbes méritent leur histoire…".
Jusqu’au partage des mots
Sa méthode : "Je construis une structure, je réfléchis aux personnages. Je travaille en m’enregistrant, pas en écrivant, pour garder cette façon d’utiliser la langue, les silences, les répétitions, les variations. Et, dans l’instant, je laisse la place à l’improvisation…".
Son association Caliconte propose des formations et un café-contes à la Halle des Douves à Bordeaux, le dernier vendredi de chaque mois. Des Pessacais y viennent. Depuis deux ans, nous nous rassemblons, nous .changeons entre amateurs et professionnels. La deuxième partie de soirée est ouverte au public…".
En septembre, elle racontait "D’arbres en hommes" dans le parc de l’hôpital Charles Perrens. Le 30 novembre, Stéphanie Laffite était à Saint-Germain-la-Rivière, en compagnie de Sophie Bataille, avec qui elle forme le duo Paroles et Pinceaux, pour un conte dessiné "Garonne-Océan", une histoire de pêcheurs, son autre espace d’inspiration…
Article paru dans le journal municipal Pessac en direct de décembre 2018.