Depuis 2016, le centre équestre de Pessac est géré par la SAS Centre Équestre Pessac Romainville (CEPR), dans le cadre d’une délégation de service public pour une durée de dix ans (voir encadré ci-dessous).
"Afin d’assurer une continuité de service, nous avons embauché tous les salariés, et gardé l’ensemble des poneys et les chevaux. Nous gérons l’activité dans son intégralité et faisons un bilan à la Mairie tous les trimestres. Depuis 2016, nous avons investi près de 400 000 € dans des travaux d’aménagement courants. De son côté, la Mairie se charge des gros travaux, comme la réfection des toitures. Récemment, elle a financé l’aménagement d’une nouvelle carrière permettant l’organisation de compétitions régionales" explique Jonathan Marion, co-gérant avec son père Eric de la SAS, qui emploie une dizaine de salariés.
Qu’est-ce-qu’une délégation de service public ?
Selon le Code général des collectivités territoriales, "une délégation de service public est un contrat de concession conclu par écrit, par lequel une autorité délégante (dans ce cas, la Ville de Pessac) confie la gestion d’un service public à un ou plusieurs opérateurs économiques […] Le délégataire peut être chargé de construire des ouvrages, de réaliser des travaux ou d’acquérir des biens nécessaires au service public". Ce système permet à une ville de proposer un service à ses administrés, sans avoir à le gérer directement et à supporter les risques de l’exploitation commerciale.
Pour recruter le gestionnaire (association ou entreprise), elle lance un appel d’offres. À Pessac, le centre équestre, le stade nautique et la restauration collective sont gérés en délégation de service public.
Outre ses 580 licenciés âgés de 4 à 75 ans, à qui des cours allant de l’initiation au perfectionnement sont proposés, le CEPR accueille de nombreux scolaires. "Les petits Pessacais nous connaissent bien. Nous recevons les classes en semaine et les enfants inscrits aux centres de loisirs le mercredi et pendant les vacances scolaires. Entre la maternelle et le CM2, chaque petit Pessacais est passé nous voir au moins une fois."
Régulièrement, le CEPR se déplace sur des manifestations proposées par la Ville. "Pendant les petites vacances scolaires, nous nous rendons par exemple sur les sites d’accueil du Ticket Sport, ce dispositif qui permet aux jeunes de 6 à 16 ans de découvrir différentes disciplines sportives."
Chaque semaine, le club accueille une quarantaine de cavaliers dans le cadre de sa section équi-handi. "Nous proposons des séances d’équithérapie aux instituts médico-éducatifs (IME), notamment à celui de l’Alouette qui vient à pied en passant par la forêt, ainsi qu’à l’antenne bordelaise de l’Union nationale des aveugles et déficients visuels (Unadev). Nous les rassemblons une fois par an (cette année, le 7 juin) à l’occasion d’une journée équi-handi ouverte aux familles."
Le club accueille enfin de nombreux cavaliers de passage (entre 300 et 500 par an), à l’occasion de stages ou de compétitions.
À noter que le CEPR propose aussi des stages de découverte et de perfectionnement d’attelage, avec un moniteur spécialisé. C’est la seule école de la région bordelaise à être titulaire du Label École française d’attelage décerné par la Fédération française d’équitation (FFE).
Le CEPR veille quotidiennement au bien-être de ses 100 chevaux et poneys : 25 shetlands réservés aux cavaliers de 3 à 10 ans, 25 chevaux de propriétaires en pension et 50 poneys et chevaux d’enseignement.
"Les nourrir et les soigner sont le coeur de notre métier. Le vétérinaire, le dentiste et le maréchal ferrant passent régulièrement, ainsi que les étudiants de l’Institut ostéopathique animalier de Bordeaux."
Tous les équidés sont au pré et 50 % d’entre eux disposent d’un abri pour se protéger du soleil l’été et des intempéries l’hiver. "Notre objectif est de passer à 100 %. On aimerait aussi reboiser afin d’amplifier les zones d’ombre, et compenser les arbres qui peuvent tomber à chaque coup de vent."
Le club étudie aussi la possibilité de stabiliser les paddocks, car les terrains, très sablonneux, sont extrêmement humides en hiver. "Du coup, nos équidés n’ont pas les pieds au sec, ce qui n’est pas idéal pour leur santé. La pose de dalles de stabilisation drainantes pourrait être une solution" explique Jonathan Marion.
Avec la nouvelle carrière qui sera inaugurée samedi 25 juin, le CEPR envisage d’organiser dix journées de compétition par an, afin de permettre à ses cavaliers de découvrir celle-ci plus sereinement. "Notre ambition est aussi de faire de Pessac une ville référence en équitation en Aquitaine et cela passe par l’organisation de compétitions."
Parmi les disciplines proposées figurent le CSO (saut d’obstacles), le pony-games (jeux pratiqués en ligne et en relais), le dressage et le CCE (concours complet qui combine CSO, dressage et cross).
Tous les week-ends, le Club est engagé en compétition, avec des classements et des victoires régulières. Jonathan Marion, qui officie en tant que sélectionneur national de pony-games pour la Fédération française d’équitation se félicite des bons résultats obtenus avec les équipes de France l’an dernier : deux titres de champion d’Europe (U15 et U18) et le titre de champion du Monde avec l’équipe senior dont fait partie son frère cadet, Lucas Marion, licencié au CEPR.