"La participation citoyenne vise à susciter l’intérêt des citoyens pour les projets menés par la municipalité et à vérifier l’adéquation de ces derniers avec les besoins ou les usages des Pessacais. Gage de transparence, c’est aussi un excellent moyen pour rétablir le dialogue et renforcer la confiance entre citoyens et décideurs" explique Catherine Dauny, adjointe au Maire déléguée à la concertation citoyenne.
Recoupant des réalités très diverses, la participation citoyenne peut prendre plusieurs formes, la différenciation reposant principalement sur le degré d’implication du citoyen (au sens large du terme : toute personne habitant ou travaillant à Pessac, associations, commerçants) dans l’élaboration de l’action publique.
Si l’information n’est pas considérée comme un niveau de participation effective, elle est toutefois la base de toute démarche participative, dans la mesure où elle est le point de départ pour débattre d’un sujet, en prenant en compte son contexte, ses tenants et aboutissants. Les réunions publiques en sont des exemples.
Quatre niveaux participatifs permettent d’associer et d’impliquer les citoyens dans la construction de l’action publique.
La consultation est la forme de participation la plus commune. Elle permet de recueillir les avis d’individus et/ou de groupes intéressés par un projet afin d’enrichir la décision institutionnelle, au travers de différents moyens : enquête, questionnaire, atelier de proposition, recensement des usages, etc. Tout ou partie des avis, purement consultatifs, peut être prise en compte.
À Pessac, les aménagements de voirie sont le plus souvent soumis à consultation. Cela est par exemple le cas dans le cadre de l’aménagement de l’avenue Jean Cordier, celui de la place Bitaly ou du carrefour de l’Alouette.
La concertation permet la confrontation et l’échange d’arguments, ainsi que l’explicitation des points de vue de chacun, en vue de mettre au point un projet commun. Dans une concertation, on insiste sur la coopération, le processus de production d’un travail réfléchi collectivement et auquel chacun adhère, le plus souvent sur la durée, avec plusieurs étapes de réflexion pour arriver à une solution ou à une proposition acceptable par le plus grand nombre.
De nombreux exemples de concertation ont été ou sont menés à Pessac : réaménagement de la plaine des Arrestieux, création de la Maison de la Transition Écologique et Citoyenne, renouvellement de la délégation de service public de la restauration collective, modification des horaires de la Médiathèque, construction du plan vélo...
Mise en œuvre dès le démarrage d’un projet, la démarche est d’emblée initiée en associant les personnes. Ce fut notamment le cas lors de la réécriture de la Charte de la vie associative pessacaise et du règlement intérieur d’occupation des salles municipales ou à l’occasion de la rénovation de la place de la Résistance.
La codécision implique que les personnes soient habilitées à participer à la prise de décision. On peut assimiler la codécision à une "participation gestion". Les personnes prennent en partie en charge un dispositif construit ou donnent leur avis au même titre que les élus ou dirigeants. La démarche de codécision sous-tend des dispositifs spécifiques tels que le budget participatif, qui invite les citoyens et usagers à faire des propositions de projets qui sont ensuite soumis au vote des habitants. Le CESEL offre à ses membres un droit d’initiative leur permettant de soumettre un projet au vote du Conseil municipal.
À noter : il n’est pas rare qu’un seul et même projet associe les citoyens à plusieurs reprises et à des niveaux différents à chaque fois : dans sa conception, dans sa mise en œuvre, puis dans son évaluation.
Plaine des sports du Haut-Livrac : un exemple de concertation multipartenariale réussie
Le projet d’aménagement de la plaine des sports du Haut-Livrac émane d’une initiative du conseil citoyen de l’Alouette Haut-Livrac qui, fin 2017, sollicite la Ville pour la requalification du city stade du quartier. Une visite sur site est organisée. Suite à deux rencontres, les élus proposent au conseil citoyen d’aller plus loin et de réaliser une étude pour réaménager de manière plus globale l’ensemble de la plaine des sports.
Confiée à l’agence d’urbanisme de la Métropole, celle-ci démarre en 2018. En janvier 2019, le conseil citoyen est convié au comité de pilotage de suivi de cette étude pour valider le choix de scenarii. Il est décidé d’ouvrir le site, d’étudier le déplacement de la piscine Caneton au sein du parc de Cazalet, et de réfléchir à de nouveaux équipements sportifs et ludiques.
Dans le courant de l’année, un travail de concertation associant le conseil citoyen et des usagers permet de définir la première phase du projet consistant en la création d’un espace multisport, d’une zone de détente et le déplacement d’une zone technique pour l’entretien du site.
Après deux années d’étude, la première phase est présentée en mai 2022 aux habitants du quartier lors d’une réunion publique. Le démarrage des travaux est prévu à l’automne.
À noter l’implication de Sophie Belmont, lauréate du projet de Budget Participatif n°77 visant à "Installer des appareils de musculation et de fitness dans l’espace public et les parcs de Pessac", qui a accepté d’intégrer l’enveloppe de 16 000 € de son projet dans le programme de réhabilitation de la plaine des sports.