Lucile Laulin

Lucile Laulin

La petite souris des maths… et l’éléphant

À 27 ans, Lucile Laulin a été récompensée pour ses travaux de recherche en physique des statistiques dans le cadre du programme L’Oréal-Unesco. Pour cette jeune Pessacaise, les maths doivent aussi se conjuguer au féminin.

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La marche aléatoire de l’éléphant : voilà un drôle de sujet de maths, qui n’a rien à voir avec la déambulation du pachyderme !

"En fait, c’est un concept qui doit son nom à la bonne mémoire de l’éléphant. La question à se poser est simple : quand on effectue une marche aléatoire, les pas se succèdent-ils au hasard - à droite, à gauche - ou sont-ils influencés par les pas déjà réalisés ? L’objet de ma recherche est de déterminer la part de mémoire, mais aussi de rapporter ce concept à d’autres modèles, notamment dans le monde infiniment petit des particules" explique Lucile Laulin.

Agrégée de mathématiques, Lucile Laulin a des chiffres plein la tête. Déjà, en primaire, elle adorait les maths et leur logique implacable. Après un Bac S au lycée Pape Clément, elle intègre Montaigne en classe préparatoire, puis est reçue sur dossier à l’École Normale Supérieure (ENS) de Rennes, en 2015.

Combattre les stéréotypes

C’est à l’ENS que Lucile Laulin se passionne pour la recherche.

"À vrai dire, je me destinais à l’enseignement. Mais la recherche fait partie du programme de l’ENS. C’est lors d’un stage auprès de Bernard Bercu, professeur des Universités, que j’ai développé mon goût pour les probabilités."

La suite, on la connaît : la jeune scientifique vient de décrocher le Prix Jeunes Talents pour les femmes et la Science de la Fondation L’Oréal, qui récompense les travaux de 35 chercheuses.

"J’ai reçu une dotation de 15 000 € qui va me permettre de poursuivre mes travaux de recherche en physique statistique. Avec cette somme, je compte également partir à Zürich et à Bath, à la rencontre d’autres chercheurs, mais aussi organiser des événements de vulgarisation scientifique pour les jeunes filles ."

Son objectif : combattre les stéréotypes et briser le plafond de verre qui demeure une réalité dans les sciences.

"C’est un vrai sujet. Il est important que les jeunes filles puissent faire le choix des maths très tôt dans leur cursus. Malheureusement, on manque cruellement de modèles féminins. J’ai eu la chance d’avoir des enseignants au lycée qui ont cru en moi, et j’aimerais aujourd’hui renvoyer l’ascenseur !"

En attendant, la jeune chercheuse peaufine sa thèse qu’elle présentera en mai prochain, et rêve de trouver un bel équilibre entre enseignement et recherche, deux activités qu’elle souhaite mener de front.