Universitaire dans l’âme
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Ne vous fiez pas aux apparences. Le nouveau président de l’université de Bordeaux n’est pas fraîchement débarqué de l’étranger.
"Mon patronyme me vient de mon arrière-grand-père, qui était Américain. Mes parents m’ont donné le prénom du héros du roman Sur la route de Jack Kerouac, mais je suis bien Français !" s’amuse l’homme qui n’a pas non plus toujours été l’élève brillant que l’on pourrait imaginer. "En seconde, j’étais en échec scolaire. C’est parce qu’un lycée m’a offert la possibilité de redoubler que j’ai pu m’en sortir et décrocher mon bac à 20 ans."
Ce début de parcours chaotique forge une première conviction chez le futur enseignant : un échec n’est pas une fin, loin s’en faut ! Après trois ans de classe préparatoire, Dean Lewis poursuit ses études à l’École Normale Supérieure, avant d’effectuer un DEA d’instrumentation et mesures, puis une thèse en électronique.
À l’université, il découvre le questionnement, la controverse, le doute et le champ des possibles, et expérimente des valeurs fortes, parmi lesquelles l’universalité de la connaissance, la transmission aux jeunes générations et la possibilité d’influencer la chose publique. Ce qu’il fait, d’abord en tant que directeur de l’UFR de Physique, aujourd’hui en tant que président de l’Université.
"Depuis l’adoption en 2007 de la loi LRU actant l’autonomie des universités, ces dernières ont une responsabilité vis-àvis des sociétés, des territoires, de l’innovation et du monde économique. Leurs présidents n’ont plus seulement un rôle de représentation, ce sont de véritables gestionnaires qui travaillent en lien avec les maires, les présidents de région et les industriels."
Au cours de ses quatre années de mandat, Dean Lewis entend contribuer à faire de l’université un établissement de référence en termes de transition environnementale et sociétale.
"Tout d’abord parce que nous formons les citoyens et décideurs de demain. Ensuite, parce que nous avons un potentiel de recherche pluridisciplinaire qui peut aider la société à apporter des réponses aux défis auxquels elle est confrontée. Enfin, parce que nous avons une empreinte environnementale importante."
Dean Lewis veut embarquer toute la communauté universitaire dans son projet d’établissement, car l’homme, qui a le service public chevillé au corps, ne l’envisage que dans une démarche collective. Un projet ambitieux, qui laisse peu de place aux loisirs, d’autant que Dean Lewis tient à continuer à enseigner.
"C’est essentiel pour rester au contact des étudiants et savoir comment fonctionne mon établissement".
Difficile, dans ces conditions, de ne pas penser au travail.
"Mes rares moments d’évasion sont lorsque je fais de la marche à pied ou du vélo en pleine nature."
Toujours dans le Sud-Ouest, une région qu’il affectionne particulièrement et autour de laquelle il a bâti toute sa carrière.