Frédérique Porterie

Frédérique Porterie

Femme de loi

À la tête du parquet de Bordeaux depuis 2019, Frédérique Porterie affiche plus de 35 ans de réquisitoires. De Paris à Madrid, madame le Procureur revient sur son parcours singulier.

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Frédérique Porterie doit sa carrière à une histoire... de corde lisse. En 1986, alors étudiante en droit, elle envisage de devenir commissaire de police. Mais pour être admissible, il faut réussir l’épreuve de sport. La fameuse corde lisse. Or, la jeune femme ne se sent pas l’âme d’un « grimpe en l’air ». Alors, elle se tourne vers l’École Nationale de Magistrature, qui propose le « lancer de poids ». Aucun regret à avoir, au vu de sa riche carrière !

Après un premier poste comme substitut du procureur à Pau, Frédérique Porterie enchaîne les fonctions : maître de conférences à l’ENM (1998-2001), procureur adjoint à Bayonne, conseillère à la cour d’appel de Bordeaux (2008-2010)...

En 2014, changement d’horizon :  elle quitte la Nouvelle-Aquitaine. Direction : Paris, où elle devient procureur adjoint, en charge de la 1ère division. « C’était pendant la vague des attentats. Une période très éprouvante » se souvient-elle. Par la suite, elle part à Madrid en tant que magistrat de liaison, puis est nommée Procureur à Bordeaux, en 2019. Un retour à ses premières amours : le parquet.

« J’adore les enquêtes judiciaires. Petite, je dévorais Le Club des 5 et Agatha Christie »

Du Club des 5 aux actions de terrain

« J’adore les enquêtes judiciaires. Petite, je dévorais Le Club des 5 et Agatha Christie » raconte la femme de loi, qui rêvait de devenir écrivain.
D’un geste de la main, elle balaie l’image du « méchant proc’ » des séries TV. Trop caricatural. « Représentant le ministère public, le procureur défend avant tout les intérêts de la société et des plus faibles ».

Sur la question des violences intra familiales, Frédérique Porterie entend mener des actions éclairées sur le terrain. « Notre juridiction a connu l’an dernier 2 féminicides » regrette-t-elle. « Sur les 3 200 affaires de violences conjugales en 2021, le parquet a apporté 97 % de réponse pénale, par voie de comparution immédiate ou de placement sous contrôle judiciaire (+130 % en 2021). Outre cette réponse, un travail doit être mené sur le champ de la prévention. Le Grenelle des Violences Conjugales et les initiatives portées par les parquets ouvrent le champ des possibles ».

Membre du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD - voir plus bas) de Pessac, Madame le Procureur mène de nombreuses actions de prévention sur le terrain et encourage vivement les programmes de sensibilisation chez les plus jeunes.
Entre deux réquisitoires, Frédérique Porterie relit Flaubert et Jean-Paul Dubois ou cuisine sur un air du groupe Police. Ça ne s’invente pas !

CLSPD : Le CLSPD rassemble le parquet, les associations de quartier, les bailleurs sociaux, les associations sportives et établissements scolaires autour des questions de délinquance : rodéo urbain, trafic de stupéfiants, violence dans les quartiers…

Chiffres Clés :

  • 95 audiences pénales par mois
  • 120 000 plaintes et PV par an